Les environs de Paris

A la suite de ces pages, il convient de dire quelques mots des environs de Paris.

Leur histoire, leurs destinées sont intimement liées à celles de la capitale. Quand Paris a connu de mauvais jours, sa banlieue en a immédiatement subi le contre-coup et elle conserve encore les traces douloureuses de notre dernière guerre ; mais dès que la prospérité renaît, la banlieue en profite aussitôt, car ce qu'elle possède, ce qu'elle produit, son sol si fertile, ses usines si actives, ses sites variés et charmants, tout cela n'existe qu'au profit de Paris et pour bénéficier de son voisinage.

Et puis, ces communes qui se pressent à nos portes et dont le territoire s'arrête au seuil de la zone fortifiée ne sont-elles pas déjà presque parisiennes ? Boulogne, Saint-Ouen, Neuilly, Saint-Denis, Vincennes, Issy sont en réalité des faubourgs de Paris, et l'on peut prévoir le jour où une nouvelle enceinte les englobera à leur tour.

Carte des environs de Paris

Environs de Paris

Les environs de Paris sont célèbres dans le monde entier, presque à l'égal de la grande ville. Il n'est aucun étranger qui ne veuille les visiter et qui, les ayant vus, ne s'en déclare charmé. Il est vrai qu'on ne rencontrerait nulle part ailleurs un tel ensemble de monuments remarquables, de beautés naturelles, de pittoresque en tout genre.

Jetez les yeux sur la carte des environs de Paris, et partout, sauf peut-être dans un petit coin de la région du nord-est, vous y lirez des noms qui évoquent des souvenirs gracieux et charmants. Au nord, Montmorency avec sa belle forêt, Enghien et son lac.

A l'ouest, les rives de la Seine, si aimées des canotiers et des pêcheurs : Asnières, Bougival, Saint-Cloud, Argenteuil, et Saint-Germain, plus encore que tous les autres, grâce à son château, sa terrasse, sa forêt, puis Marly, Versailles et les bois de Meudon.

Au sud, Fontenay-aux-Roses, Sceaux, les bois de Verrières, et, si l'on veut aller un peu plus loin, la jolie vallée de la Bièvre, puis Chevreuse, les Vaux-de-Cernay, la vieille tour de Montlhéry.

A l'est, Villeneuve-Saint-Georges, Brunoy, la forêt de Sénart et toute la vallée de l'Yerres, la Marne sinueuse comme la Seine et qui, plus qu'elle encore, est le rendez-vous des canotiers et de toute la folle jeunesse ; les bois trop peu connus d'Armainvilliers ; enfin, des villages qui sont presque des villes, Nogent-sur-Marne, Le Raincy, Lagny, etc.

Faut-il parler des bois de Boulogne et de Vincennes, qui, en réalité appartiennent à Paris même, ou des environs plus lointains, tels que Fontainebleau, Compiègne, Pontoise, Mantes ?

Pour conduire dans ces riants pays, au milieu de ces bords, sur les rives de ces cours d'eau, les moyens de locomotion se multiplient tous les jours, et c'est par centaines de mille que les Parisiens s'y transportent chaque dimanche, chaque jour de repos, pour respirer un air plus pur et goûter les charmes de la nature.

Voici, pour terminer, quelques renseignements, donnés dans l'ordre alphabétique, sur les localités les plus importantes des environs de Paris :

Alfort

Alfort (canton de Charenton, département de la Seine) forme, avec Maisons, une commune de 7 000 habitants. Le village de Maisons n'offre aucune particularité, mais Alfort est célèbre par son École vétérinaire.

Fondé sous Louis XV, en 1766, cet établissement fut successivement réorganisé par Napoléon Ier et par Charles X qui, en 1826, lui fit donner plus d'extension. On y étudie toutes les maladies des animaux et on y enseigne les moyens de les traiter. Les élèves de l'école d'Alfort sont au nombre de 250.

Arcueil

Arcueil (canton de Villejuif, département de la Seine) est une commune de 6 500 habitants. Ce village est célèbre par son aqueduc, dont on a déjà parlé à plusieurs reprises, et dont les arcades ont donné son nom à la localité (du latin arculi, petites arcades). Il possède en outre une église gothique du treizième siècle. Plusieurs personnages célèbres ont habité à Arcueil, entre autres le poète Jodelle et les savants Laplace et Berthollet. Le village de Cachan est réuni à la commune d'Arcueil.

Argenteuil

Argenteuil (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 13 000 habitants) doit sa richesse et sa célébrité à ses coteaux couverts de vignobles. Tout près de là on exploite d'importantes carrières de plâtre. On voit à Argenteuil une jolie église moderne, de style gothique, qui contient, prétend-on, la tunique sans couture de Jésus-Christ, l'un des buts de pèlerinage les plus célèbres au moyen âge.

Bagneux

Bagneux (canton de Sceaux, département de la Seine, 1 500 habitants) doit son nom, suivant toute vraisemblance, à d'anciens bains romains, balneoli, qui s'y seraient trouvés. On y remarque une église, commencée au onzième siècle et achevée au treizième, l'une des plus jolies de la banlieue. Dans la plaine qui sépare Bagneux de Montrouge a été créé, en 1886, un très vaste cimetière parisien destiné aux inhumations des 1er, 4e, 5e, 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements de la capitale. On voit sur une des places de Bagneux le monument élevé à la mémoire d'un des vaillants défenseurs de Paris en 1870, Henri Picot de Dampierre, commandant des mobiles de l'Aube.

Bellevue

Bellevue (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, commune de Meudon, 4 600 habitants) est situé au milieu de bois charmants, dans une position magnifique d'où l'on domine la vallée de la Seine ; sur la terrasse, se trouvait un château construit par la marquise de Pompadour et qui a été détruit par les Prussiens en 1871. C'est à Bellevue qu'eut lieu, en 1842, le terrible accident de chemin de fer où périt Dumont-d'Urville. Une chapelle expiatoire, dite de Notre-Dame-des-Flammes, a été élevée sur le bord de la voie ferrée à la mémoire des victimes.

Bicêtre

Bicêtre se trouve à peine à un kilomètre des fortifications. Ce n'est qu'un hameau de la commune de Gentilly, et il doit toute son importance à l'hospice considérable que l'Assistance publique y a fondé pour les vieillards. Ce nom de Bicêtre est une altération bizarre de celui de Wincester, ville d'Angleterre. En effet, au treizième siècle, un évêque de Wincester possédait des biens et un château dans ce lieu ; le peuple l'appela Bicêtre, faute de pouvoir prononcer exactement le nom anglais.

Boulogne

Boulogne (canton de Neuilly, département de la Seine, 30 000 habitants) s'appelait anciennement Menus ; une très vaste foret, appelée, forêt de Rouvray, couvrait tout le territoire environnant.

Le nom actuel de Boulogne, que prirent ensuite le village et le bois, leur vient d'un pèlerinage qui y fut établi au quatorzième siècle en l'honneur de Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer. L'église du lieu date de 1319.

Dans le bois de Boulogne, du coté de Suresnes, se trouvait une fort ancienne abbaye de religieuses, l'abbaye de Longchamp. La mode autrefois était de s'y rendre pendant la semaine sainte, et l'usage a persisté de choisir Longchamp comme but de promenade pendant cette période, bien que l'abbaye ait disparu en 1790. Le nom de Longchamp a été conservé au vaste champ de courses du bois.

Abbaye de Longchamp

Abbaye de Longchamp.

L'abbaye de Longchamp fut fondée au treizième siècle dans le bois de Boulogne qui s'appelait alors forêt de Rouvray. Elle a subsisté jusqu'à la Révolution. Au siècle dernier, la mode était d'aller à Longchamp assister aux offices de la semaine sainte.

Le bois de Boulogne appartient à la ville de Paris comme celui de Vincennes. C'est la promenade aristocratique des Parisiens, et c'est en même temps l'une des plus charmantes qui se puissent voir. Bien qu'elle s'étende en dehors de l'enceinte fortifiée, les limites de l'octroi ont été reportées à ses extrémités, afin que les promeneurs qui s'y rendent ne soient pas assujettis au contrôle des employés, lorsqu'ils n'ont d'autre but que d'entrer au bois de Boulogne pour, de là, revenir dans la ville.

C'est dans le bois de Boulogne que se trouve le Jardin zoologique d'Acclimatation destiné à la reproduction des espèces animales et végétales, soit indigènes, soit exotiques, qui offrent un intérêt d'utilité ou d'agrément.

Champigny

Champigny (canton de Charenton, département de la Seine, 3 900 habitants) est tristement célèbre par la bataille qui s'y livra le 2 décembre 1870 entre les Français et les Allemands.

Charenton

Charenton (chef-lieu de canton du département de la Seine, 13 500 hab.), situé sur la rive droite de la Marne, non loin de son confluent avec la Seine.

Son nom revient souvent dans l'histoire générale, car le pont de Charenton est l'une des clefs de Paris, tant par la route de Bourgogne qui y passe, que par les deux rivières qui se réunissent en cet endroit. Charles V, alors qu'il n'était encore que dauphin (1358), plus tard les seigneurs révoltés contre Louis XI, puis le prince de Condé pendant la Fronde, s'emparèrent tour à tour de cette forte position.

Charenton possédait un temple protestant très important qui fut détruit en 1685, lors de la révocation de l'édit de Nantes. II y avait aussi un ancien château fort dont il ne reste qu'un pavillon, appelé pavillon d'Antoine de Navarre.

Charenton est la patrie du célèbre peintre Eugène Delacroix.

On croit habituellement que l'asile d'aliénés si connu est situé à Charenton : c'est une erreur ; cet établissement se trouve sur la commune voisine, celle de Saint-Maurice.

Corbeil

Corbeil (chef-lieu d'arrondissement, département de Seine-et-Oise, 7 600 habitants) est une ville très commerçante. Corbeil possède une église remarquable, l'église Saint-Spire, bâtie en 950, rebâtie au douzième siècle, et qui est restée la seule des cinq églises qu'elle avait autrefois. Derrière cet édifice se trouve une des anciennes portes de la ville.

Créteil

Créteil (canton de Charenton, département de la Seine, 4 000 habitants) est un très ancien bourg qui appartenait jadis aux chanoines de la cathédrale de Paris ; on a raconté (Livre I, chapitre III) ce qui eut lieu lorsque le roi Louis VII voulut imposer le droit de gite aux habitants de cette localité.

Créteil possède une église en partie romane, notamment le portail et le clocher.

Enghien-les-Bains

Enghien-les-Bains (arrondissement de Pontoise, département de Seine-et-Oise, 2 500 habitants) est universellement connu par ses sources d'eau sulfureuse, très efficaces pour les maladies de la gorge, et par sa situation charmante au bord d'un lac qui ne couvre pas moins de trente-cinq hectares. On sait que les princes de Condé portaient le titre de ducs d'Enghien. Il ne s'agit pas de la localité dont nous parlons ici, mais bien d'une ville de Belgique. Comme ces princes possédaient en outre l'immense seigneurie de Montmorency, ils donnèrent à l'une des terres de cette seigneurie le nom de leur duché d'Enghien.

Grignon

Grignon (commune de Thiberval, arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 300 habitants). Cette petite localité est célèbre par l'Ecole d'Agriculture fondée en 1826 par les ingénieurs Polonceau et Bella. Cette école, la plus importante de France, contient environ une centaine d'élèves.

Marly

Marly (chef-lieu de canton de l'arrondissement de Versailles, compte 1 600 habitants). C'est un charmant village, situé à l'entrée de bois magnifiques, sur un plateau d'où l'on découvre tout le panorama de la vallée de la Seine. Louis XIV s'était fait bâtir à Marly un château où il ne recevait que ses familiers, et qui était le séjour préféré de madame de Maintenon.

On appelle machine de Marly l'appareil hydraulique construit à la fin du dix-septième siècle pour élever l'eau de la Seine et la refouler par un aqueduc jusqu'à Versailles. Ce fut l'œuvre d'un Liégeois, nommé Rennequin Sualem.

Meudon

Meudon (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 7 600 habitants) est situé à la lisière de jolis bois qui s'étendent jusqu'à Versailles, bois auxquels il a donné son nom.

Au seizième siècle, un des seigneurs de Meudon se fit construire un château, dans le style de la Renaissance, sur la partie la plus élevée de la colline qui domine Meudon. Ce domaine appartint ensuite à Louvois, puis au grand Dauphin, fils de Louis XIV, pour lequel on le rebâtit en entier. Napoléon Ier y venait souvent et s'y plaisait beaucoup. Le château a été démoli pendant le siège de Paris, au commencement de l'année 1871. Sur son emplacement a été établi un observatoire d'astronomie et de météorologie ; dans la plaine, du côté de Fleury, on aperçoit les vastes ateliers de construction des ballons dirigeables.

Le célèbre écrivain du seizième siècle, Rabelais, est souvent appelé curé de Meudon. Il fut en effet pourvu de cette cure, mais il est prouvé qu'il n'y vint jamais et qu'il en fit remplir l'office par un vicaire. Son souvenir y est cependant très vivant, et, le 29 mai 1887, on y a inauguré son buste en bronze.

Montmorency

Montmorency (arrondissement de Pontoise, département de Seine-et-Oise, 4 900 habitants) attire les promeneurs par sa situation sur une colline élevée, que couvre une belle forêt. Aussi, de nombreuses villas parisiennes s'y sont-elles bâties, depuis longtemps déjà. Montmorency rappelle le souvenir de l'illustre Jean-Jacques Rousseau, qui y habita (en 1756) l'ermitage que lui avait offert son amie madame d'Epinay. L'église de Montmorency est un intéressant édifice construit au seizième siècle.

Nanterre

Nanterre (canton de Courbevoie, département de la Seine, 5600 habitants) serait, d'après une tradition fort incertaine, la patrie de sainte Geneviève, qui releva le courage des Parisiens à l'approche d'Attila ; si le fait n'est pas prouvé, il est du moins hors de doute que Nanterre existait à cette époque et avait déjà une certaine importance. Ce village n'a pas depuis fait parler beaucoup de lui. Il n'est guère connu que par la cérémonie annuelle du couronnement d'une rosière.

Nogent-sur-Marne

Nogent-sur-Marne (canton de Charenton, département de la Seine, 13 300 habitants) est un des bourgs les plus importants des environs de Paris. Il s'étend du bois de Vincennes à la Marne, qu'il domine, et couvre une colline d'où ses maisons descendent en s'étageant jusqu'aux bords de la rivière.

Les Mérovingiens y avaient sans doute une villa, et, plus tard, Charles V y fit bâtir (entre Nogent et Joinville) le château de Beauté, où il mourut en 1380, et que ses successeurs laissèrent bientôt tomber en ruines. Dans le jardin qui entoure l'église on remarque un buste du célèbre peintre Watteau, mort à Nogent en 1721.

Immédiatement après Nogent, le chemin de fer de Paris à Belfort franchit la vallée de la Marne sur un viaduc des plus remarquables.

Rungis

Rungis (canton de Villejuif, département de la Seine, 322 habitants) est un petit village d'où part l'aqueduc qui conduit à Paris l'eau de la vallée. L'origine de cet aqueduc remonte, comme on l'a vu (Livre I, chapitre I), au temps des Romains.

Saint-Cloud

Saint-Cloud (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 5 400 habitants) doit son origine et son nom à Clodoald, fils de Clodomir, qui se retira comme ermite en ce lieu, au sixième siècle et fut canonisé plus tard sous le nom de saint Cloud. Les évèques de Paris étaient seigneurs de Saint-Cloud et s'y firent construire une résidence. Le frère de Louis XIV s'y fit bâtir plus tard un palais par Mansart, et c'est dans ce palais que mourut, en 1670, sa femme, Henriette d'Angleterre. De cette époque date le très beau parc qui, aujourd'hui encore, est une des plus agréables promenades qui se trouvent aux environs de Paris. C'est au palais de Saint-Cloud qu'eut lieu le coup d'État du 18 brumaire par lequel Bonaparte supprima le Directoire et se fit nommer premier consul.

Château de Saint-Cloud avant 1871

Château de Saint-Cloud avant 1871.

Il fut bâti au dix-septième siècle. Napoléon Ier et Napoléon III en firent un de leurs séjours préférés. Il a été incendié et complètement détruit pendant la guerre de 1870-1871.

Saint-Cloud fut une des résidences favorites de Napoléon Ier et de Napoléon III. Le palais a été complètement détruit pendant la guerre de 1870. La ville, occupée par les Allemands, fut de même presque entièrement anéantie. Elle s'est, depuis, relevée de ses ruines et a repris son aspect riant et prospère.

Dans le parc de Saint-Cloud se trouvait sur le point le plus élevé qui domine la vallée de la Seine, un petit monument imité du style grec et appelé la Lanterne de Démosthène ; ce monument a été détruit en 1870, mais le rond-point où il s'élevait en a conservé le nom.

Saint-Cyr

Saint-Cyr (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 3 400 habitants) est célèbre par l'école militaire qui y est installée. Les bâtiments de l'école, construits sous Louis XIV, étaient destinés à des jeunes filles pauvres appartenant à des familles nobles ; elles étaient au nombre de 250, auxquelles on donnait une bonne instruction ; madame de Maintenon avait été l'âme de cette institution. Napoléon Ier la transforma en école militaire, destinée à former de bons officiers. Les élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr sont au nombre de 400 environ.

Saint-Denis

Saint-Denis (département de la Seine, 48 000 habitants). C'est une très ancienne ville, qui était autrefois le chef-lieu d'un des deux arrondissements du département de la Seine, supprimés il y a quelques années. Suivant la légende, saint Denis, premier martyr parisien, aurait porté sa tête entre ses mains depuis Montmartre jusqu'au lieu où il reçut la sépulture et qu'on appela pour cette raison Saint-Denis.

Basilique de Saint-Denis

Basilique de Saint-Denis.

Son origine remonte à une époque très reculée. L'édifice actuel fut construit au douzième siècle par Suger, abbé de Saint-Denis. Notre vue représente la basilique au siècle dernier. La flèche qui surmontait la tour de gauche a été détruite par un ouragan. Les maisons que l'on voit du même côté ont également disparu pour faire place au bel Hôtel-de-Ville récemment achevé.

Dagobert y fonda une des plus puissantes abbayes du royaume, dont l'église, reconstruite au douzième siècle par l'abbé Suger, est une de nos merveilles d'architecture romane. Personne n'ignore que cette église a reçu les sépultures des rois de France. Certains de ces tombeaux sont de magnifiques œuvres d'art dues aux grands artistes du seizième siècle, et l'on va constamment à Saint-Denis pour les admirer.

L'abbaye fut supprimée, comme toutes les autres, en 1790, et dans ses bâtiments fut installée (1804) la maison de la Légion d'honneur, établissement d'instruction fondé par Napoléon Ier et destiné aux filles des officiers décorés de la Légion d'honneur.

Saint-Germain

Saint-Germain (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 16 300 habitants). Cette ville doit son illustration au célèbre château qui y fut construit au onzième siècle. Louis IX le fit rebâtir, puis Charles V, puis François Ier et enfin Henri IV. Dans le château actuel, achevé sous ce dernier roi, on retrouve des restes importants du vieux château du quatorzième siècle et des constructions de la Renaissance sous François Ier.

Il s'en est fallu de peu que Saint-Germain n'ait été la demeure royale par excellence et n'ait détrôné Versailles. Louis XIII y mourut en 1643 ; Louis XIV y était né en 1638 et l'habita souvent. Mais Versailles décidément l'emporta : le roi-soleil voulait faire sa demeure principale d'un palais construit par lui et pour lui. Saint-Germain fut alors l'asile du roi d'Angleterre, Jacques II, chassé de son pays par la révolution de 1688.

Château de Saint-Germain

Château de Saint-Germain.

Le château de Saint-Germain a été successivement reconstruit par Charles V, François Ier et Henri IV.
Les bâtiments actuels datent surtout de ce dernier roi.

La ville de Saint-Germain est située dans une position admirable, sur une colline bordée par la fameuse terrasse qui domine la Seine et à l'entrée de la belle forêt qui porte son nom.

C'est à Saint-Germain qu'Adolphe Thiers, le premier président de la troisième République, est mort, le 3 septembre 1877.

Saint-Maur-les-Fossés

Saint-Maur-les-Fossés (canton de Charenton, département de la Seine, 10 600 habitants) doit sa célébrité à l'abbaye fameuse qui lui a donné son nom. Les évêques de Paris étaient abbés de Saint-Maur, et l'un d'eux, au seizième siècle, y fit construire un palais que Henri III habitait volontiers. Il n'en reste rien aujourd'hui. De cette résidence dépendaient un parc immense et les terres qui forment la vaste presqu'île entourée par la boucle de la Marne. Sur ce territoire, se sont créés plusieurs villages : la Varenne-Saint-Hilaire, la Varenne-Saint-Maur, le parc de Saint-Maur, Adamville, etc.

Sceaux

Sceaux (chef-lieu de canton du département de la Seine, 3 400 habitants). Cette ville fut choisie en 1790, lors de la division de la France en départements, pour être, avec Saint-Denis, l'un des deux chefs-lieux d'arrondissements du département de la Seine. Il y a quelques années, ces deux arrondissements ont été supprimés et placés sous l'autorité directe du préfet de la Seine.

Le nom de Sceaux, mal orthographié aujourd'hui, devrait être Ceaux car la forme latine en est Cellœ et rappelle les premières cabanes (cellœ ou cellulœ) qui s'y élevaient dès le douzième siècle.

A l'époque brillante de la royauté, Sceaux reçut souvent la cour et la foule des courtisans ; le grand ministre Colbert en était seigneur et s'y était fait construire un château. Plus tard, ce fut le duc du Maine et sa femme qui y vécurent, donnant mille divertissements aux beaux esprits qui venaient les voir. Il ne reste rien de ce château qu'un parc assez agréable, côtoyé par le chemin de fer.

Un poète qui a eu quelque célébrité, Florian, est mort à Sceaux en 1794.

Sèvres

Sèvres (arrondissement de Versailles, département de Seine-et-Oise, 7 650 habitants) est célèbre par sa manufacture de porcelaine qui est la première de l'Europe. Cette manufacture, qui était établie à Vincennes depuis 1728, fut transportée à Sèvres en 1750 et achetée par la couronne neuf ans plus tard. Sèvres possède un musée de porcelaines qui n'a pas son égal. Les porcelaines de Sèvres les plus recherchées sont celles de l'époque de Louis XVI.

Versailles

Versailles (chef-lieu du département de Seine-et-Oise, 50 000 habitants). Toute sa splendeur, qui a été si considérable, date du dix-septième siècle. Louis XIII y avait fait élever un pavillon servant de rendez-vous de chasse ; Louis XIV y construisit en 1670 le magnifique palais, œuvre de Mansart, que les rois de France habitèrent jusqu'en 1789. Devenu la résidence de la cour à partir de 1682, il fut abandonné par suite du retour forcé de Louis XVI aux Tuileries. Le palais de Versailles fut transformé en musée sous Louis-Philippe. On y visite les anciens appartements royaux, dont quelques-uns ont conservé leur aspect et leur ameublement de l'époque ; mais la plupart des salles sont garnies de tableaux représentant soit des portraits, soit des batailles ou des événements importants de l'histoire de France.

Au palais de Versailles est attenant un parc d'une immense étendue, orné de nombreuses statues et de vastes pièces d'eau. A l'une des extrémités de ce parc se trouvent les deux Trianons, petits pavillons de repos pendant les promenades du roi dans le parc, Marie-Antoinette affectionnait beaucoup le petit Trianon, où elle se plaisait à jouer elle-même la comédie, à se costumer en bergère, etc. Le public est admis à visiter ces résidences transformées également en musées.

Versailles coûta, avec les jardins, plus d'un million de livres, et 36 000 hommes furent employés tant à la construction du monument qu'à l'aménagement du parc. L'eau nécessaire aux bassins et aux jets d'eau fut amenée à grands frais par les machines de Marly, qui la montèrent de la Seine jusqu'à un immense aqueduc construit sur la hauteur.

Château de Versailles

Château de Versailles.

Le château de Versailles a été construit par Mansart pour Louis XIV. Il a été le séjour des derniers Bourbons. Une statue équestre de Louis XIV s'élève au milieu de la cour d'honneur. Au delà des bâtiments du château, s'étend un parc magnifique, dessiné par Le Nôtre, à l'extrémité duquel se trouvent les deux Trianons.

Depuis 1791, une partie de l'ancien diocèse de Paris a été démembrée et constitue un évèché dont Versailles est le chef-lieu. Après la guerre de 1870-1871, et au lendemain de la journée du 18 mars, qui fut le signal de la guerre civile appelée la Commune, le Gouvernement se retira à Versailles, d'où il combattit l'insurrection communaliste ayant son siège à Paris. L'Assemblée nationale continua à tenir ses séances à Versailles ; lorsqu'en 1875 la nouvelle Constitution eut créé un Sénat et une Chambre des députés, le Sénat siégea dans la salle de spectacle du château de Versailles, et l'on construisit pour la Chambre des députés une salle des séances dans un local provisoire attenant au château. En 1879, les deux assemblées rentrèrent à Paris ; dès lors, le Sénat se réunit au Luxembourg, et la Chambre des députés au Palais-Bourbon.

Vincennes

Vincennes (chef-lieu de canton du département de la Seine, 20 000 habitants). On n'a pas pu expliquer l'origine du nom de Vincennes, et de toutes les étymologies proposées jusqu'ici aucune n'est satisfaisante.

Donjon de Vincennes sous Charles V

Donjon de Vincennes sous Charles V.

Autrefois le château de Vincennes était une vaste enceinte protégée par des remparts élevés et d'énormes tours carrées. Au milieu s'élevait le donjon où habitait le roi.

Vincennes est surtout célèbre par son château. Philippe-Auguste paraît être le premier roi qui ait fait construire une résidence en ce lieu. A coup sûr Louis IX y venait souvent, car on sait qu'il avait l'habitude de rendre lui-même la justice aux pauvres gens, assis sous un chêne du bois voisin ; mais le château actuel date du quatorzième siècle : il a été commencé par Philippe VI et achevé par Charles V. Ce dernier roi y était né en 1337. Le donjon du château, dont on admire la masse imposante, servait d'annexe à la Bastille, comme prison politique, au dix-huitième siècle.

C'est dans les fossés du château de Vincennes que Napoléon Ier fit fusiller en 1802 le duc d'Enghien, arrière-petit-fils du grand Condé.

Le château est maintenant transformé en un fort immense, plus spécialement affecté à l'artillerie et au génie. Il possède encore sa Sainte Chapelle, qui y existait déjà au moyen âge et qui est un joli édifice du gothique flamboyant. Quant aux jardins, ils sont à peu près restés ce qu'ils étaient au dix-septième siècle.

Le bois de Vincennes était plus vaste qu'il ne l'est à présent. Les noms de Montreuil-sous-bois, de Fontenay-sous-bois indiquent ses anciennes limites. Aujourd'hui, il est la propriété de la Ville de Paris qui y a fait de nombreux embellissements et c'est une des promenades les plus fréquentées des Parisiens.

Table des matières

Introduction

Livre Premier — Histoire de Paris

I. Lutèce. — Paris gallo-romain.

II. Paris sous les Mérovingiens et les Carolingiens.

III. Paris sous les Capétiens

IV. Paris sous Philippe-le-Bel

V. Paris sous les Valois. — Philippe VI et Jean le Bon.

VI. Paris sous les Valois. — Charles V.

VII. Paris sous les Valois. — XVe siècle.

VIII. Paris sous les Valois. — XVIe siècle.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII.

X. Paris sous les Bourbons. — Louis XIV.

XI. Paris sous les Bourbons. — Louis XV.

XII. Paris sous les Bourbons. — Louis XVI.

XIII. Paris sous la Révolution.

XIV. Le Consulat et l'Empire.

XV. Paris sous la Restauration.

XVI. Paris sous Louis-Philippe.

XVII. Paris sous la République de 1848.

XVIII. Paris sous le second Empire.

XIX. La guerre de 1870.

Livre II — Monuments de Paris

I. Époque gallo-romaine.

II. Architecture romane (époque capétienne).

III. Architecture ogivale.

IV. La Renaissance.

V. L'architecture au XVIIe siècle.

VI. L'architecture au XVIIIe siècle.

VII. L'architecture au XIXe siècle.

VIII. L'architecture, de 1848 à nos jours.

Livre III — Administration

I. Généralités.

II. Administration municipale. — Autrefois.

III. Administration municipale. — Aujourd'hui.

IV. Voirie. — Boulevards, rues, places, etc. — Circulation. — Cimetières. — Éclairage.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Égouts.

VI. Approvisionnements.

VII. Enseignement. — Bibliothèques.

VIII. Musées. — Théâtres.

IX. Assistance publique.

X. Police. — Prisons. — Pompiers.

XI. Grands établissements parisiens.

Paris et les parisiens.

Les environs de Paris.