VII. Paris sous les Valois. - XVe siècle

Le quinzième siècle. — Règne de Charles VI. — Les Maillotins. — Rentrée de Charles VI à Paris. — Paris perd ses franchises municipales. — Entrée d'Isabeau de Bavière. — Folie du roi. Assassinat du duc d'Orléans. — Guerre civile, les Cabochiens. — Épidémie à Paris. — Traité de Troyes. — Siège de Paris par Jeanne Darc. — Les Anglais chassés de Paris. — Rentrée de Charles VII à Paris. — Louis XI, Charles VIII, Louis XII. — Costumes du quizième siècle. — Imprimerie. Poste aux lettres. — Reconstruction du pont Notre-Dame. — Parisiens célèbres.

Le quinzième siècle.

La première moitié du quinzième siècle fut une époque désastreuse pour la France, déchirée par la guerre civile et écrasée par les armées étrangères. Le roi Charles VI étant devenu fou, deux factions ennemies, les Armagnacs et les Bourguignons, se disputent le pouvoir qu'elles occupent tour à tour. Cette lutte ne fut qu'une longue série de crimes, depuis l'assassinat du duc d'Orléans à Paris, en 1407, jusqu'à celui de Jean sans Peur, en 1419. Pendant ce temps, les Anglais, vainqueurs à Azincourt, continuent leurs conquêtes, et, en vertu du traité de Troyes, signé en 1420, font couronner roi de France leur jeune roi Henri VI, à la mort de Charles VI, survenue en 1422.

Quelques années après, une réaction a lieu heureusement et Jeanne Darc, communiquant à tous sa confiance enthousiaste, délivre Orléans, chasse les Anglais du centre de la France et fait sacrer Charles VII à Reims. Son supplice n'arrête pas l'élan qu'elle a donné, et en 1453, les Anglais ne possèdent plus en France que la seule ville de Calais.

Avènement de Charles VI ; révoltes.

L'avènement de Charles VI avait été accueilli sans murmures, et lorsque le jeune roi fit son entrée dans la capitale, au mois de novembre 1380, on lui fit fête.

Mais les impôts n'avaient pas diminué et le peuple de Paris murmurait d'être constamment pressuré, alors que les riches, les nobles et le clergé étaient exempts de toute contribution. Ce fut d'abord aux Juifs qu'il s'en prit. Ils habitaient, dans la Cité, un quartier dont la principale artère était la rue de la Juiverie. C'est là que la populace alla les attaquer, moins par haine de leur race que par envie de leur argent. Beaucoup de ces malheureux furent tués en défendant leurs maisons.

Les Maillotins.

Le pillage des maisons des Juifs à Paris ne fut que le prélude de désordres plus grands. En dépit des promesses de Charles VI, ou plutôt de ses oncles, car le roi n'avait alors que douze ans, les impôts écrasaient de plus en plus les Parisiens. De nouveau ils se révoltèrent.

L'insurrection éclata le 1er mars 1382, aux Halles, où un percepteur fut massacré au moment où il voulait lever une taxe. La multitude courant aussitôt à la Bastille et à l'Hôtel-de-Ville s'empara des maillets de fer dont Hugues Aubriot avait autrefois fait provision pour armer la milice bourgeoise : d'où le nom de Maillotins donné aux insurgés. Aubriot fut délivré de sa prison et mis à la tête de la révolte ; mais redoutant les périlleuses conséquences de cet honneur, il disparut dès la nuit suivante, trop heureux d'être affranchi d'une détention qui devait être perpétuelle.

Beaucoup de fermiers de l'impôt furent tués, leurs caisses pillées et les prisonniers pour dettes rendus à la liberté. Pendant quelques jours, le peuple devint maître absolu de la capitale.

Charles VI rentre à Paris.

Cette victoire ne fut pas de longue durée. Charles VI revint de Flandre, où il venait de détruire l'armée des bourgeois de Gand ; il rentra dans Paris par une brèche, comme dans une ville prise.

De nombreuses exécutions frappèrent les coupables et même des innocents : de ce nombre était un avocat général de Charles V, nommé Jean Desmarest. Il fut condamné à avoir la tête tranchée.

Au moment de mourir on lui dit de demander merci (pardon) au roi ; mais le vieillard s'écria d'une voix ferme : « Je n'ai que faire de demander pardon au Roy, mais à Dieu seul le veux-je crier, car si le roy avait eu âge et connaissance d'homme, il ne se fust mie rendu coupable de tel jugement envers moi. »

Paris perd ses franchises municipales.

En outre, le roi frappa les Parisiens de fortes amendes et imposa à la ville un régime administratif, le plus dur qu'elle eût jamais connu. Le prévôt des marchands ne fut plus qu'un officier du roi, choisi par lui et réduit à des attributions peu importantes ; on supprima les magistrats subalternes qui commandaient la milice bourgeoise, fractionnée par quartiers, et qui s'appelaient quarteniers, cinquanteniers, dizainiers ; les corporations perdirent le privilège d'élire leurs maîtres et leurs prud'hommes ; les chaînes que, le soir, on tendait en travers des rues et qui favorisaient si bien la résistance furent enlevées et les bourgeois désarmés.

Entrée d'Isabeau de Bavière.

Quelques années plus tard, Charles VI ayant épousé Isabeau de Bavière, celle-ci fit son entrée à Paris au milieu de fêtes splendides.

Deux bénédictins qui ont écrit, au dix-septième siècle, une volumineuse histoire de Paris, Félibien et Lobineau (religieux de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, dont les noms ont été donnés à deux rues voisines du marché Saint-Germain), décrivent cette entrée, qui eut lieu le 22 avril 1389 ; ils en racontent les merveilles d'après les chroniqueurs contemporains. Toutes les rues étaient tendues de tapisseries ; la rue Saint-Denis, notamment, était décorée de draps de soie. Un grand nombre de fontaines laissaient couler du vin, du lait et d'autres liqueurs délicieuses ; il y avait des théâtres élevés en plein air, où se faisaient entendre des airs de musique et où l'on applaudissait des représentations de mystères (les pièces de théâtre de cette époque).

« Le spectacle le plus surprenant qu'il y eut à l'entrée de la reine fut l'action d'un homme qui, se laissant couler sur une corde tendue depuis le haut des tours de Notre-Dame jusqu'à l'un des ponts par où la reine passoit, entra par une fente de taffetas dont le pont estoit couvert, mit une couronne sur la teste de la reine, et ressortit par le mesme endroit comme s'il s'en fust retourné au ciel. »

Folie du roi. Assassinat du duc d'Orléans.

En 1392, le roi Charles VI devint fou et la France fut livrée aux dissensions des grands seigneurs, qui voulaient profiter de cette folie pour s'emparer du pouvoir. La rivalité de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, et de Louis, duc d'Orléans, oncle du roi, eut son dénoûment à Paris. Le 23 novembre 1407, vers huit heures du soir, le duc d'Orléans soupait avec la reine dans un manoir de la rue Vieille-du-Temple, au coin de la rue Barbette, lorsqu'on vint l'avertir que le roi l'appelait. Il sortit aussitôt, suivi de deux écuyers : à peine avait-il fait quelques pas, que des hommes armés se précipitèrent sur lui et le massacrèrent.

Le cadavre de la victime fut transporté dans l'église voisine, celle du couvent des Blancs-Manteaux, et de là au couvent des Célestins, que le duc avait beaucoup contribué à enrichir. Quant au duc de Bourgogne, il était trop puissant pour être poursuivi ; un religieux cordelier, nommé Jean Petit, se chargea de prêcher sa justification devant le roi et d'expliquer les raisons d'Etat qui avaient pu pousser son maître à ce crime.

Guerre civile. Les Cabochiens.

La guerre civile éclata à Paris et dans la France entière, entre les Armagnacs, partisans de Charles, duc d'Orléans, fils de la victime de la rue Barbette, et les Bourguignons, fidèles au duc de Bourgogne. La populace se rallia à ces derniers. Elle avait à sa tête la corporation très puissante des bouchers de la ville, dont le principal s'appelait Simon Caboche, d'où le nom de Cabochiens donné à la faction qui, pendant ces tristes années, fut maîtresse de Paris. En 1418, la trahison de Perrinet Leclerc enleva Paris aux Armagnacs, qui en étaient les maîtres, pour le donner aux Bourguignons.

Perrinet Leclerc était le fils d'un marchand de fer établi sur le Petit-Pont et qui avait la garde de la porte de Buci.

Il s'entendit avec les Bourguignons, et ayant, pendant la nuit du 29 mai, dérobé à son père les clefs de la ville, il introduisit les partisans de Jean sans Peur. Il y eut alors un massacre épouvantable des Armagnacs, aux cris de : Vive le Roy ! Vive le duc de Bourgogne !

Tanneguy du Châtel, prévôt de Paris, put sauver la vie du jeune dauphin. Il l'emporta d'abord à la Bastille, puis à Melun. Ce dauphin devait être par la suite le roi Charles VII.

Épidémie à Paris.

Vers la fin de cette même année 1418, une épidémie terrible éclata à Paris.

Voici ce qu'en raconte un témoin oculaire, qui, sans grande émotion, note les faits au jour le jour :

« Item, tout le mois d'octobre et de novembre fut la mort (mortalité) aussi cruelle : et quand on vit qu'elle devenait plus fréquente et qu'on ne savait où enterrer les cadavres, on fit de grandes fosses, cinq aux Saints-Innocents, quatre à la Trinité, et dans chacune on mettait six cents personnes ou environ. Et les cordouanniers de Paris comptèrent, le jour de leur confrérie Saint-Crespin et Saint-Crespinien, les morts de leur métier et comptèrent qu'ils étoient trépassés bien dix-huit cents, tant maîtres que varlets, en ces deux mois. Et ceulx de l'Hostel-Dieu, ceulx qui faisoient les fosses ès cymetières de Paris affirmoient que entre la Nativité Notre-Dame et la Conception (du 8 septembre au 8 décembre) ils avoient enterré plus de cent mille personnes ; et sur quatre ou cinq cents n'en mouroit même pas douze anciens ; mais tous étoient enfants et jeunes gens. »

Le cimetière des Innocents était, au moyen âge, le plus important de Paris. Il existait déjà au douzième siècle et fut clos de murs sous Philippe-Auguste. En 1786, il fut supprimé, ainsi que l'église des Innocents à laquelle il attenait. Sur son emplacement, entre la rue Saint-Denis et les Halles, s'est créé tout un quartier qui a pour centre le square appelé encore aujourd'hui square des Innocents.

Le cimetière des Innocents

Le cimetière des Innocents.
1. Charnier, longue galerie qui faisait le tour du cimetière et où l'on entassait les ossements des morts. 2. La Croix Gastine. — 3. Prêchoir.

Le cimetière de la Trinité était situé également rue Saint-Denis, mais plus haut vers le boulevard. Il dépendait de l'hôpital de la Trinité, fondé au treizième siècle. C'est le premier cimetière parisien où l'on voit l'administration municipale percevoir un droit sur les sépultures. Le passage de la Trinité, entre les rues Saint-Denis et Palestro, est construit sur son emplacement.

Traité de Troyes. Paris aux Anglais.

Les Armagnacs crurent ressaisir le pouvoir en faisant assassiner le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, sur le pont de Montereau. Il n'y gagnèrent rien ; le fils de Jean sans Peur, Philippe III le Bon, renoua plus étroitement les liens qui unissaient son parti à l'Angleterre et résolut de déposséder la dynastie capétienne de la couronne. Le traité de Troyes consomma cet acte en 1420.

Le 1er décembre 1420, Henri V, roi d'Angleterre, fit son entrée à Paris, ayant avec lui le pauvre roi fou, la reine Isabeau et le duc de Bourgogne.

La ville, qui était dans une misère profonde, comme tout le pays, du reste, resta divisée en deux factions : la plus nombreuse était du parti anglais. Toutefois le roi d'Angleterre rencontra beaucoup de résistance, en dépit des faveurs qu'il accorda largement à tous ceux qui venaient à lui. C'est ainsi que les chanoines de la cathédrale se refusèrent obstinément à consacrer le choix d'un évêque qui leur était imposé par l'Anglais ; ils élevèrent à cette dignité un personnage franchement fidèle à la dynastie des Valois.

Charles VI était mort en 1422, et son fils, le dauphin Charles VII, n'avait plus en son pouvoir que les provinces du centre, quand apparut Jeanne Darc. Après le glorieux siège d'Orléans, elle entraîna son armée victorieuse jusque devant Paris et tenta de prendre d'assaut la capitale.

Siège de Paris par Jeanne Darc.

Ce fut le 8 septembre 1429 : Jeanne Darc venait de s'emparer de Senlis et de Beauvais ; ses troupes se présentèrent devant les remparts de la ville du côté des portes Saint-Denis et Saint-Honoré.

Au delà, dans la campagne, existaient deux monticules touchant presque la porte Saint-Honoré, qui, plus tard, s'appelèrent, l'un, la butte des Moulins, l'autre, la butte Saint-Roch. A cette époque, c'était là que se tenait le marché aux pourceaux : ces monticules étaient absolument inhabités. Ils existaient encore, il y a quelques années, à peu près où sont maintenant les rues Sainte-Anne et des Moulins ; c'est l'avenue de l'Opéra qui les a fait disparaître.

C'est à l'abri de ces buttes que Jeanne Darc fit camper son armée. L'attaque fut très violente : « Les assiégeants vinrent à l'heure de la grand'messe, — c'était fête carillonnée, le 8 septembre jour de la Nativité de la Vierge, — et leur Pucelle avec eux et avec grant foison (quantité) de chariots, charrettes et chevaux, tous chargés de grans bourrés pour combler les fossés de la ville, et la Pucelle disoit à ceulx de Paris : « Rendez-vous, de par Jésus, car si vous ne vous rendez avant qu'il soit nuit, nous y rentrerons par force, que vous le veuillez ou non, et vous serez tous mis à mort sans merci ! » « — Vraiment, dit un des Parisiens, paillarde, ribaude ! ». Il la visa de son arbalète et lui perça la jambe de part en part. Un peu après quatre heures, les Parisiens reprirent une nouvelle ardeur et tellement chargèrent de canon que les assiégeants durent s'en aller. Ainsi furent mis en fuite, mais pas un homme ne sortit de Paris pour les suivre, de peur des embûches. » Ainsi échoua cette tentative qui, si elle eût réussi, aurait certainement avancé de plusieurs années l'heure où la France devait être de nouveau maîtresse d'elle-même.

Les Anglais chassés de Paris.

Paris resta sept ans encore au pouvoir des Anglais. Ce n'est qu'en 1436 que Charles VII se sentit assez fort pour tenter de reconquérir sa capitale.

Après s'être emparé de toutes les villes et villages des environs, le connétable de Richemont se présenta devant les murailles de Paris. Les portes s'ouvrirent pour ainsi dire d'elles-mêmes et le connétable, qui était entré par la porte Saint-Jacques, put descendre dans la ville sans qu'on lui opposât de résistance. Partout la foule l'acclamait avec enthousiasme. Les Anglais se réfugièrent dans la forteresse de la Bastille, au nombre de 500 environ ; mais, cernés de toutes parts, privés de vivres et de munitions, ils furent forcés de capituler le 15 avril 1436.

Rentrée de Charles VII à Paris. Réorganisation de l'administration municipale.

Le roi ne rentra à Paris que l'année suivante, le 12 novembre ; il y avait dix-neuf ans qu'il en était parti, tout enfant alors, emporté dans les bras de Tanneguy du Châtel, pendant l'émeute de 1418.

Charles VII réorganisa sur des bases sérieuses l'administration municipale. Les élections du prévôt des marchands et des échevins se firent régulièrement, comme autrefois, par les soins des quarteniers, cinquanteniers, dizainiers, et de six notables par quartier. Ces élections, entourées de certaines précautions, étaient soumises au roi, qui recevait le serment des élus. C'est aussi Charles VII qui établit l'impôt régulier et organisa l'armée permanente.

Louis XI ; Charles VIII ; Louis XII.

La seconde moitié du quinzième siècle fut moins agitée à Paris et dans toute la France que ne l'avait été la première. Louis XI, qui succéda à son père Charles VII en 1461, affecta de passer pour un simple bourgeois de Paris.

Sa résidence parisienne fut l'Hôtel des Tournelles, vaste domaine situé presque hors la ville, non loin de l'hôtel Saint-Paul, dont il n'était séparé que par la rue Saint-Antoine.

L'hôtel des Tournelles disparut au siècle suivant, vendu en plusieurs lots ; c'est sur son emplacement que se construisirent plus tard la place des Vosges, appelée longtemps place Royale, et toute la partie du quartier du Marais qui s'étend jusqu'au boulevard, c'est-à-dire jusqu'à l'ancien rempart.

Le nom de marais, qui est resté au quartier, ne vient pas, comme on pourrait le croire, de marécages qui s'y seraient trouvés autrefois : au moyen âge on appelait ainsi les terrains en culture et en jardins ; le mot maraîcher a d'ailleurs le même sens et la même origine.

Costumes du quinzième siècle

Costumes du quinzième siècle.

Louis XI, qui fit beaucoup pour l'unité de la patrie française, était devenu, sur la fin de sa vie, de plus en plus soupçonneux ; il se plut surtout à vivre en Touraine, au château de Plessis-lès-Tours, où il mourut en 1483. Par une exception presque unique, il ne fut pas enterré à Saint-Denis comme les autres rois de France, mais, suivant sa volonté formelle, à Notre-Dame-de-Cléry, abbaye de l'Orléanais qu'il avait beaucoup enrichie.

Son fils Charles VIII résida rarement dans la capitale et fit peu pour Paris. A peine peut-on citer, pour son temps, la fondation d'un couvent de Filles Pénitentes.

Les annales de ce couvent sont moins importantes par elles-mêmes qu'à cause des faits auxquels son établissement donna lieu. Le roi l'avait installé dans une partie de l'hôtel dit de Bohême (parce que, sous Philippe VI, un roi de Bohême y avait habité), cet hôtel était voisin de l'église Saint-Eustache. Il fut de là transféré à l'abbaye Saint-Magloire, rue Saint-Denis, lorsque la reine Catherine de Médicis eut l'idée de se faire bâtir un palais sur l'emplacement de l'hôtel de Bohême.

Costumes du quinzième siècle.

Les costumes du quinzième siècle, très étroits et très courts, étaient recouverts d'un ample manteau appelé houppelande. C'est à cette époque que l'on commença à se servir généralement de la chemise, qui, jusqu'alors, n'avait guère été en usage que chez les grands seigneurs.

Imprimerie. Poste aux lettres.

C'est à la fin du quinzième siècle qu'apparaissent deux créations considérables : l'imprimerie et la poste aux lettres.

En 1470, le collège de Sorbonne reçut les premières presses à imprimer. L'industrie nouvelle prit chaque jour un plus grand essor ; avant la fin du quinzième siècle, nous trouvons les noms de beaucoup d'imprimeurs parisiens. La plupart se fixèrent dans le voisinage de la Sorbonne, dans ce quartier de l'Université pour laquelle étaient faits alors tous leurs travaux.

Quant à la poste aux lettres, elle fut instituée régulièrement par Louis XI, qui créa un service de messagers royaux rayonnant de Paris vers tous les points de la France.

Reconstruction du pont Notre-Dame.

En 1510 fut achevée la reconstruction du pont Notre-Dame. Ce pont, reconstruit une première fois en 1413, appartenait à l'administration municipale, qui avait le privilège de louer les maisons qui le couvraient. Il s'écroula en 1499 et sa chute fit périr beaucoup de personnes. On s'empressa de le réédifier, car il reliait les deux grandes artères du vieux Paris, la rue Saint-Jacques et la rue Saint-Martin.

Pont Notre-Dame

Pont Notre-Dame.
Ce pont, primitivement en bois, fut reconstruit en 1413. Il s'écroula en 1499, et fut de nouveau reconstruit en pierre (1500-1510). Il était bordé de maisons uniformes avec boutiques. Plusieurs moulins adossés à ses piles, appartenaient au prieur de Saint-Éloi. Il a été reconstruit une dernière fois en 1853.

Un historien contemporain, paraît émerveillé de la nouvelle construction. « Il a été réédifié, dit-il, tout de pierres de taille faisant six grandes arches égales. Dessus sont édifiées par symétrie et proportion d'architecture soixante-huit maisons toutes d'une mesure et même artifice (semblables) de pierres de taille et briques, chacune contenant cellier ou cave, ouvroir (boutique), gallerie derrière, cuisine, deux chambres et grenier ; et aux maisons qui sont sur les piles est chacune escrite selon le nombre de son rang en lettres d'or. » Ce dernier détail est à noter ; l'historien veut dire par là que chaque maison porte un numéro en chiffres d'or. On a déjà trouvé la preuve que le pont précédent était également chargé de maisons ainsi numérotées ; c'est assurément le premier exemple que l'on puisse rencontrer à Paris du numérotage des maisons.

Parisiens célèbres du quinzième siècle.

Charles d'Orléans, né en 1391, mort en 1464, se mêla activement aux événements de la guerre de Cent ans, fut pris à Azincourt et resta vingt-cinq ans captif des Anglais. Il a composé des élégies et d'autres poésies, dont quelques-unes sont restées célèbres.

Villon, le poète du peuple, né en 1430, mort vers 1490 et dont les œuvres sont si parisiennes par leur esprit et leur langue imagée, véritable argot des faubourgs.

Paris sous les Valois - Histoire de Paris

Table des matières

Introduction

Livre Premier — Histoire de Paris

I. Lutèce. — Paris gallo-romain.

II. Paris sous les Mérovingiens et les Carolingiens.

III. Paris sous les Capétiens

IV. Paris sous Philippe-le-Bel

V. Paris sous les Valois. — Philippe VI et Jean le Bon.

VI. Paris sous les Valois. — Charles V.

VII. Paris sous les Valois. — XVe siècle.

VIII. Paris sous les Valois. — XVIe siècle.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII.

X. Paris sous les Bourbons. — Louis XIV.

XI. Paris sous les Bourbons. — Louis XV.

XII. Paris sous les Bourbons. — Louis XVI.

XIII. Paris sous la Révolution.

XIV. Le Consulat et l'Empire.

XV. Paris sous la Restauration.

XVI. Paris sous Louis-Philippe.

XVII. Paris sous la République de 1848.

XVIII. Paris sous le second Empire.

XIX. La guerre de 1870.

Livre II — Monuments de Paris

I. Époque gallo-romaine.

II. Architecture romane (époque capétienne).

III. Architecture ogivale.

IV. La Renaissance.

V. L'architecture au XVIIe siècle.

VI. L'architecture au XVIIIe siècle.

VII. L'architecture au XIXe siècle.

VIII. L'architecture, de 1848 à nos jours.

Livre III — Administration

I. Généralités.

II. Administration municipale. — Autrefois.

III. Administration municipale. — Aujourd'hui.

IV. Voirie. — Boulevards, rues, places, etc. — Circulation. — Cimetières. — Éclairage.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Égouts.

VI. Approvisionnements.

VII. Enseignement. — Bibliothèques.

VIII. Musées. — Théâtres.

IX. Assistance publique.

X. Police. — Prisons. — Pompiers.

XI. Grands établissements parisiens.

Paris et les parisiens.

Les environs de Paris.